mercredi 16 juin 2010

Lock-out: Provigo-Maxi-Loblaws (Mon papa)

Bon, ok, je commence... En 1967, mon père était marin... Oui, je sais déjà ce à quoi vous pensez. Oubliez tout ça! Oui, il a travaillé pour la "Garde Côtière Canadienne" et il a de belles et merveilleuses photos en noir et blanc des glaciers du nord de l'Arctique. En triangle, c'est vrai, je les ai tous vu... Mais quel paysage!


Un jour que je me suis enrôlée dans les cadets de la marine, mon père m'a remis sa valise et ses badges officiels. Wow, quel cadeau! J'ai été tellement touché qu'à l'âge de la puberté, je me suis mis à vouloir rencontrer que des marins... un ici et l'autre là.

Et de pas en pas, vers la mer, vers l'océan... Mon père décida de joindre les forces d'une compagnie super puissante en 1969. Provigo, de son nom. 2000 personnes qui font la file pour obtenir un salaire qui va faire vivre toute leur famille. Vous savez ce que cela veux dire? Et bien, moi je vais vous le dire. Ça veut dire, travailler jour et nuit s'il le faut, pour payer les factures, rendre heureuse sa femme et subvenir aux études de ses deux enfants...

Pendant 41 ans, quarante-et-une années! Merde! C'est du temps passé en maudit ça! Quarante-et-un an à se lever tous les "calisse" de matin à 5:30 pour aller gagner son pain! Et v'lan que le pire des pires que vous ne pouvez pas non plus imaginer, arrive.

La fermeture de l'entrepôt Armand-Viau fût un désastre total. Un coup de couteau, un coup de lame dans un drap de soie... Cette fermeture met une fin à votre confort, à votre luxe de surplus de manger au restaurant chaque semaine. Cette fermeture met un terme à votre abonnement au câble, à votre consommation d'internet, à votre vendredi soir, avec une bière, en regardant le matche de hockey... Cette fermeture, la fin de votre contrat de travail, met un terme aussi à votre changement de garde-robe pour l'été qui arrive et pour votre sortie prévu pour la fête des pères, du 20 juin 2010!

Ça me touche personnellement, car mon père, je l'aime. Je l'aime de tout coeur. Avec cette job, il m'a permis d'aller à l'école et de savoir écrire aujourd'hui ce billet sur mon blog. Il a dû apprendre à 64 ans, à construire un curriculum vitae. À 10 mois de sa retraite, il doit se trouver un nouvel emploi qui le laisse assez perplexe dans sa dignité et sa confiance en lui. Il croit qu'il ne vaut rien, après toutes ces années données à la sueur de son front! Et oui, je sais combien il a sué pour nous donner un repas à chaque soir, à l'heure du souper...

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2 commentaires:

Moukmouk a dit…

Il fallait couper des jobs pour que l'action monte. Les humains n'ont pas de rendement en bourse et donc ne sont pas des valeurs, n,ont pas de valeurs.

D'ailleurs cette méthode fonctionne si bien que bientôt il n'y aura plus besoin d'humains pour le faire marcher. la Terre-Mère pourra se reconstruire sans l'accumulation qui détruit tout.

DelSy a dit…

C'est certain que je ne connais pas tous les détails des négociations parce que je n'étais pas là. Je sais une chose par contre. Si les employés avaient su qu'ils n'y auraient justement PAS de négociations, ils auraient accepté le nouveau contrat de travail. La compagnie savait déjà d'avance qu'elle allait fermé et elle l'a caché. Ils ont commencé à vidé l'entrepôt AVANT même qu'il y ait une rencontre avec le syndicat.

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