mercredi 4 août 2010

Perte de profondeur...

Le temps passe et ne se ressemble pas... Mon sevrage terminé, j'ai recommencé comme je vous ai déjà expliqué dans ce billet "J'ai juste envie de pleurer...". J'ai la tête à l'envers des émotions. Tout le contraire de ce que je ressentais dans mon sevrage. Ce n'est pas facile à vivre et ce n'est pas parce que je suis malheureuse ou déprimée. C'est que mon essence propre, mon parfum d'âme, ce qui fait de moi une personne différente des autres, est gelé par les médicaments. Je ne sens plus la nostalgie et le mal de vivre et ça me manque parce que j'ai l'impression d'être trop loin de mon moi intérieur. Comment vous expliquer quelque chose d'aussi insensé?

Le seul contenu de ma personnalité que je connais c'est celui de soirées de déboire, de poésie, d'alcool et de volatilité. Et à présent, je suis comme devenue une autre personne que je ne connais pas et je n'arrive tout simplement pas à colloquer avec. Je ne bois plus, je ne fume plus, je ne sors plus et je m'emmerde en bref. La seule régularité de mon quotidien, c'est la prise de médicaments deux fois par jour, tous les jours et encore, je ne les prends jamais à la même heure.

J'ai recommencé à travailler après neuf mois d'absence. Je réalise à quel point je suis mal dans ma peau. Ça ne paraît pas, mais je me questionne beaucoup: "Suis-je dérangeante? Est-ce que je pose trop de questions? Mon apparence est-elle démodée? Quand je parle, est-ce que ça paraît que je n'ai pas vu quelqu'un depuis si longtemps? Pourquoi, y'a personne dans mes collègues qui ne me porte de l'attention? Quel est le bon moment pour donner mon avis sur un sujet?" Pas trop évident de répondre à cela quand j'ai personne avec qui le partager et surtout, me conseiller et me comprendre tout simplement.

Je réalise en tant que personne physiquement existante que l'âme est dissociée complètement dans mon cas. Quand je marche pour aller travailler, je pense. Quand je prends ma pause, je pense. Quand je rentre à la maison, je pense encore très fort. Pourquoi n'est-ce pas plus facile de me faire des amis? J'ai l'impression que les dernières années m'ont rendu ignorante à la modernité. Je crois que les médicaments m'aident par contre à continuer de vivre en rendant les autres heureux de part leur ignorance à ma souffrance mais, me rendent malheureuse en enterrant mes sentiments.

Je disais:" Je préfère me lever et passer une journée comme un robot qu'on a bien appris ce qui est bon et ce qui est mal." Je vis ce style de quotidien maintenant mais, je ne distingue plus trop facilement ce qui est bon ou mauvais pour moi. J'ai perdu mes guides, mes références. Je ne suis qu'un tas de papiers non recyclable et je traîne au fond du bac. Je n'ai plus rien qui m'offre un désir de m'exprimer même à l'écriture. Je respire, je mange et je dors. Ma vie d'aujourd'hui se résume à la monotonie et à la contemplation des beautés de la nature dont je ne fais plus partie...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je lis et je prends note. Être sur le neutre, j'ai connu ça longtemps...

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